• Das Leben der Anderen

    LA VIE
    DES AUTRES

    un film de Florian Henckel von Donnersmarck

    2h17, sortie nationale janvier 2007
    avec Ulrich Mühe, Sebastian Koch, Martina Gedeck, Ulrich Tukur,...

     

    Le cinéaste allemand Florian Henckel von Donnersmarck fait une entrée remarquée dans le Septième art.

    Sa première réalisation La vie des autres a raflé de nombreux prix dont la récompense suprême : l'Oscar 2007 du meilleur film étranger. Dans une RDA à l'aube de la chute du mur, il confronte un couple d'artistes à des agents de la Stasi chargés de les surveiller et livre ainsi un thriller stupéfiant.

    Six ans après Amen, von Donnersmarck réunit à nouveau le tandem Ulrich Mühe/ Ulrich Tukur. Les interprètes des officiers nazis du film de Costa-Gavras incarnent cette fois-ci des agents de la Stasi, la police politique dans l'ex-Allemagne de l'Est, dans La vie des autres. Le doute de l'un d'entre eux sur les agissements de l'organisation à laquelle il appartient est une fois encore le point de départ de l'intrigue. Les rapports de subordination sont toutefois inversés. Contrairement à Amen, Ulrich Tukur supervise Ulrich Mühe qui joue un capitaine de la Stasi dont le zèle va progressivement être remis en cause. Pourtant à l'ouverture du film, on voit cet homme, Gierd Wiesler, adopter et enseigner avec indifférence des méthodes inhumaines dans un seul but : faire avouer les prétendus coupables. Il symbolise à lui seul la froideur de la Stasi qui écoute les moindres faits et gestes des habitants de la RDA.

    Tout bascule lorsqu'on lui confie la surveillance d'un dramaturge, Georg Dreyman (Sebastian Koch). Si Wiesler s'applique à sa tâche avec beaucoup de sérieux, il prend vite conscience du motif grotesque de sa mission. la compagne de Dreyman, l'actrice Christa-Maria Sieland (Martina Gedeck) est en effet convoitée par le ministre de la culture qui compte éliminer son rival en faisant appel à la police politique. Subissant la pression de son supérieur Grubitz (Ulrich Tukur) qui espère ainsi se voir accorder une promotion, Wiesler dérobe sans scrupule la vie intime de Dreyman qui est loin de se douter qu'on l'observe. Ce dernier n'a pourtant rien à se reprocher : artiste voué au parti, sa seule faute est d'aimer une actrice séduisante. Mais lorsque le poète décide d'être subversif, Gierd Wiesler s'échappe de son enferment idéologique. Et de fait, surveiller un artiste est une mission ardue. la lecture d'un livre de Brecht retrouvé dans l'appartement du suspect et l'écoute d'une sonate jouée par Dreyman éveillent les sens de Wiesler. L'inhumanité de cet homme qui ne croit plus en rien si ce n'est aux exigences du parti, se dissipe peu à peu pour laisser place à de l'amour et ébranler ainsi une institution qui tente d'imposer la terreur.

    Von Donnersmarck signe un premier film digne d'un réalisateur confirmé avec cette fresque touchante sur les heures sombres de la RDA. Les personnages qu'ils soient cruels, naïfs ou sympathiques sont le miroir d'un pays qui dans un dernier souffle, persiste à imposer un système où l'art est soumis au parti. En choisissant le genre du thriller, le réalisateur parvient à évoquer la Stasi, un sujet rarement traité au cinéma, avec beaucoup de finesse. Le film est porté par de brillants acteurs dont Ulrich Mühe qui derrière son habit gris, sa façade d'une expressivité glaciale et ses grands yeux bleus fascinants, est bouleversant.

    En Italie, il y a eu Nos meilleurs années et son pendant noir Romanzo Criminale. Outre-Rhin, il y a maintenant Good bye Lenin ! et La vie des autres qui partagent deux visions opposées de l'Allemagne de l'Est. Une réussite qui prouve une fois de plus l'efficacité de nos voisins européens à traiter de leur histoire contemporaine.

    Viviane Chaudon

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