• La crise financière met en évidence la fausse unité Européenne, la libre circulation des capitaux trouve ses limites...

    Europe désunie à l'Elysée

    En désaccord, la France et l'Allemagne se retrouvent samedi lors du sommet du «G4».

    L'Europe, l'Amérique, le monde. Pour «refonder le capitalisme» - son grand dessein annoncé à Toulon la semaine dernière -, Nicolas Sarkozy a arrêté son agenda politique. Première étape ce samedi après-midi à l'Elysée (lire page ci-contre), le Président va tenter de démontrer que l'Union avance unie et est à l'avant-garde pour «changer le système».

    Aux vues des crocs-en-jambe et divisions affichés ces derniers jours, c'est loin d'être gagné. Mais Sarkozy est persuadé qu'il y a un vrai coup à jouer pour les Européens s'ils parviennent à afficher un front commun. Le timing et le contexte politique sont favorables : les Etats-Unis sont en pleine campagne électorale et seront durablement affaiblis (économiquement et politiquement) par cette crise dont ils sont à l'origine. Le chef de l'Etat veut donc occuper l'espace et affirmer le poids politique de l'Europe, comme il estime l'avoir fait à travers la crise géorgienne. S'il parvient à persuader ses 26 partenaires européens, lors du sommet de Bruxelles des 15 et 16 octobre, d'arrêter des propositions communes sur la crise financière et la manière de mieux réguler le capitalisme, il se fera fort de les incarner lors du G8 (qu'il a appelé de ses vœux) qui pourrait être consacré, fin novembre, aux désordres de l'économie planétaire. Et, espère-t-il, de forcer la main à la nouvelle administration américaine. Dans l'agenda sarkozyste, la fin de cette séquence est heureuse : le G8 consacré à la crise se transforme en sorte de Bretton Woods du nouveau capitalisme et consacre au plan international les propositions (régulation, moralisation...) portées par la France, via l'UE.

    «Panique». Mais, on n'en est vraiment pas là. L'épisode du «fonds de secours européen» doté de 300 milliards d'euros, qui «s'est évaporé avant même d'avoir été proposé», selon l'expression d'un diplomate européen, a montré que Berlin et Paris n'étaient pas sur la même longueur d'onde : «Il faut faire attention aux effets d'annonce que l'on ne peut pas honorer car cela ajoutera la panique à la panique.» D'où la sortie préventive de Berlin qui a voulu tuer dans l'œuf toute idée d'un plan Paulson à la sauce européenne. Outre-Rhin, on se méfie comme de la peste de tout ce qui pourrait contraindre un jour les Allemands à payer pour les banques des autres. «Si vous mettez au centre d'une pièce un sac d'or, tout le monde va trouver une raison pour piocher dedans», ironise un diplomate. De même, on ne voit pas très bien en Allemagne qu'elle serait la valeur ajoutée d'une action européenne. «Chaque pays a ses particularités, il est difficile d'agir au niveau européen : la France ne connaît rien aux banques allemandes comme nous ne connaissons rien aux spécificités de Fortis et de Dexia, explique un diplomate allemand. Il vaut mieux que chacun adapte sa réaction au cas par cas en fonction des réalités de terrain.» En revanche, «informer, coordonner, cela est nécessaire. Mais pas plus».

    Intégration. Une analyse partagée par Londres et le président de l'Eurogroupe, le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker. «Si on arrive à sortir de la réunion de samedi avec un message d'unité face à la crise, ce sera parfait», dit-on au grand-duché. «Il faut que nous envoyions un signal de confiance pour les marchés et les citoyens puisque cette crise est avant tout une crise de confiance.»

    L'Elysée, qui estime aussi qu'il faut «rassurer, conjurer la panique», aimerait que le «G4» (les quatre pays européens du G8) aille plus loin et affirme son soutien inconditionnel à toutes les banques européennes, ce qui fait tiquer au Luxembourg et en Allemagne, car on ne veut pas que les établissements soient exonérés par avance de leurs fautes. Le «cas par cas» doit être du «cas par cas». Paris estime que l'on ne peut pas se permettre un «Lehman Brother» européen (du nom de la banque américaine que l'administration Bush a refusé de sauver de la faillite), car cela risquerait de déclencher une réaction en chaîne.

    Bref, le message d'unité ne s'annonce pas simple à rédiger. Comme l'a fait remarquer, jeudi, le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, les «structures politiques de l'Europe» ne lui permettent pas d'envisager un plan Paulson. Car l'UE n'est pas une fédération : elle a certes une monnaie unique, mais un budget qui ne dépasse pas 1,2 % du PIB communautaire. Avant de songer à «refonder le capitalisme», il faudrait d'abord relancer l'intégration communautaire, bloquée pour cause de «non» irlandais et que l'Union montre qu'elle est capable de se doter d'une vraie réglementation des marchés financiers, ce qu'elle n'a pu faire jusqu'à présent.

    LIBERATION


    votre commentaire
  • Le saviez-vous ? Des messages subliminaux NWO-compatibles incrustés en tout petit sur les chèques bancaires...


    Les messages subliminaux sont des messages qui ne sont pas détectés par notre conscience mais sont détectés par nos sens et notre subconscient : leur effet pourrait, selon de nombreuses études concordantes, influencer notablement les récepteurs, en l'occurence les lecteurs de ces messages subliminaux.

     

    Nous avons vu de nombreuses manipulations subliminales pro-NWO, et il est désormais intéressant de se pencher sur ce dossier intrigant des chèques bancaires :

     
    Messages sublinimaux sur les chèques barrés utilisés par des dizaines de millions de consommateurs - source internet

     

    C'est un intervenant d'un forum dédié au NWO (sur inscription) qui a soulevé le lièvre, et nous relayons cette information intéressante, sachant que tout le monde est amené à rédiger des chèques bancaires très régulièrement, sauf bien entendu les personnes interdites bancaires, qui se retrouvent de fait exclues de cette gigantesque campagne de communication subliminale (elles n'intéressent visiblement pas beaucoup les prescripteurs de ces messages).

    Rappelons au préalable que les messages subliminaux sont particulièrement encadrés dans divers pays “développés”, et notamment en France ou au Canada, où leur utilisation est souvent interdite.

    1. Quelle est donc concrètement cette “campagne subliminale d'infoxication” menée grâcieusement (ou presque, puisque les chèques sont payants) par les grandes corporations bancaires multinationales ?

    En fait, quand on regarde bien nos chèques, on s'aperçoit que ce qui semble a priori des lignes ne sont en fait pas des points mais des caractères minuscules, un peu comme le sceau illuminate découvert sur des documents Top secrets et récemment déclassés du KGB.

    On a l'impression quand on rédige le montant de son chèque que l'on écrit sur des lignes en tout petits pointillés : oui, on a l'impression, c'est même ce que l'on nous dit en général...

    Idem pour la date, la ville, etc...

    Même les barres obliques du chèque appelé dans son acception orthodoxe “chèque barré” sont parfois des successions de lettres et parfois de chiffres (mais cela dépend des supports programmatiques, euh, des chèques barrés).

    2. Ces successions de lettres minuscules ont-elles un sens ?

    Que des lettres se succèdent les unes aux autres au lieu de points ou pointillés, c'est une chose, mais il est intéressant à ce stade de savoir si ces successions de lettres ont-elle un sens ou sont-elles inscrites au hasard ? Eh bien, il se trouve que ces lettres successives ont un sens et constituent des phrases parfaitement construites et compréhensibles par tout utilisateur de la langue de Molière...

    3. Ces phrases subliminales sont-elles des slogans publicitaires pour les banques respectives qui les utilisent ?

    Que ces, lettres, et en réalité ces mots et phrases successives aient un sens, c'est une chose, on peut facilement imaginer que ce pourraient être des slogans publicitaires du genre ‘Bougez avec la Banque” ou “Tous avec Jérôme Kerviel”...

    Que nenni : ces phrases ne sont pas des propagandes publicitaires pour les banques qui les impriment sur les chèques de leurs chers clients, mais sont étrangement des idées politiques souvent parfaitement nwo-compatibles, comme on peut en jauger ci-dessous.

    4. Les chèques comportent différents slogans politiques subliminaux, notamment en faveur de la Construction européenne :

    L'une des phrases les plus importantes est une ode à la construction européenne :

    “L'Europe ne se fera pas d'un coup, ni dans une construction d'ensemble. Elle se fera par des réalisations concrètes, créant d'abord une solidarité de fait.“

    Rappelons pour comprendre le lien potentiel avec le NWO que selon nombre d'exégètes du Nouvel Ordre Mondial, l'Europe a vocation à se réunir jusqu'au Moyen-Orient et à reprendre le leadership mondial (en lien avec les USA) avec Jérusalem en capitale mondiale (d'où selon certains observateurs l'implémentation d'une Europe intégrant les pays méditerranéens, chère à Nicolas Sarkozy mais vue d'un “mauvais oeil” par les pays du Maghreb)... La phrase ci-dessus est parfaitement nwo-compatible.

    Il existe aussi un autre message avec le même genre de déclaration “dogmatique” et politique sur l'avenir de la planète ou le développement “durable”, mais cette fois-ci plus consensuel, comme pour donner un gage d'universalité au message subliminal et permettant comme souvent d'établir un écran de fumée, que les initiés peuvent surmonter facilement mais que les autres ne comprendront pas :

    “L'avenir de la planète dépend des capacités de tous à modifier ses modes de production et de consommation... suffisamment respectueux de l'environnement pour conduire à un développement durable et harmonieux

    Vous aviez finalement voté contre la Constitution Européenne ? C'est que vous ne faites pas assez souvent des chèques, ou peut-être que ces messages sont trop récents... et notez pour l'anecdote que les personnes qui sont le plus en faveur de l'Europe sont globalement certainement celles qui font le plus de chèques...

    Outre le côté pro-NWO des messages, du genre : écoutez-nous et vous serez sauvés, ce qui surprend est le caractère universel de ces messages subliminaux, puisqu'il semblerait que la plupart des banques françaises aient toutes le même message inscrit sur les chèques, comme s'il s'agissait d'une mention (propagandiste) obligatoire.

    Un autre point “étonnant”, comment se fait-il que ces slogans n'aient pas été présentés par la presse et les grands médias, ou par les banques elles-mêmes ?

    Si ces lettres n'ont aucun intérêt ni aucune influence, pourquoi les inscrire sur tous les chèques, supports parmi les plus populaires et les plus utilisés en France et dans le Monde ?

    Qui a décidé d'inscrire ces slogans politiques ? Qui a donné son accord ? Quand et pourquoi les banques se sont-elles entendues pour inscrire ces messages subliminaux sur les chèques ?

    Pourquoi utiliser le futur indicatif là où tout un chacun utiliserait le conditionnel ?

    La France est-elle le seul pays touché ou ces pratiques inquiétantes touchent-elles d'autres pays liés au système bancaire mondial ?

    Est-ce un ballon d'essai ou ces pratiques vont-elles se généraliser sur d'autres supports et ou avec d'autres slogans ?

    Est-il prévu un NOM, Nouvel Ordre Monétaire, si ce système subliminal venait à “plaire” et à donner satisfaction à ses “inventeurs” ?

    Beaucoup, beaucoup de questions sans réponse...

    5. Info ou Intox ?

    Il est parfois des sujets difficiles à vérifier, mais il en est d'autres que chacun/e peut vérifier par soi-même, de ses propres yeux, comme Saint Thomas : Pour cela, il suffit ici de se munir d'une loupe efficace ou d'un scanner suffisamment récent pour scruter ses propres chèques de sa propre banque.

    A vos microscopes, nous avons testé et nous confirmons que cela est bien présent sur nos chèques adorés (BNP, Caisse d'Epargne, Société Générale, Banque postale...).


     

    Vendredi 27 Juin 2008
    lamatrice75@gmail.com




    votre commentaire
  • Changez le monde, changez de banque

    Par Aureliano Buendia le mercredi 1 octobre 2008, 23:19

    C'est devenu une évidence : nous vivons une période charnière.
    L'incroyable conjonction des crises financière, économique, politique, sociale, écologique et climatique va profondément bouleverser le monde actuel.
    Or c'est précisément dans ces périodes de crise que s'esquisse le monde de demain.

    Pour le pékin lambda que nous sommes tou-te-s, l'ampleur des forces en jeu pourrait paraitre inaccessible et encourager à se cantonner au statut d'observateur plus ou moins averti.
    Ce serait une erreur tragique, car, au moment où tous les pouvoirs en place s'arcboutent pour sauver ce qu'ils peuvent d'un système déjà obsolète, au moment où leurs empires financiers,médiatiques et militaires s'enfoncent chaque jour un peu plus vers une déroute annoncée, c'est étonnamment celles et ceux qu'on ne voyait plus, qu'on n'entendait plus, auxquel-le-s on ne demandait même plus leur avis, qui émergent peu à peu de l'ombre et du silence et commencent tranquillement, humblement à construire l'avenir au milieu des ruines.
    Les plus puissantes armées ne peuvent souvent rien face à un peuple libre et déterminé.
    De la même manière, les centaines de milliards qui sont mobilisés aujourd'hui ne pèseront pas bien lourd face à un pouvoir tellement insignifiant qu'il a été oublié, un pouvoir que chacun de nous ou presque détient, un joli grain de sable dans une si belle mécanique : changer de banque.

    ça n'a l'air de rien, c'est pourtant probablement l'acte le plus révolutionnaire qui soit aujourd'hui.

    La façon dont est utilisé votre argent détermine ce qui sera financé ou pas aujourd'hui, donc ce qui existera ou pas demain. Ce pouvoir énorme, vous le confiez aujourd'hui à un intermédiaire, votre banque. Êtes-vous bien sur de, c'est le cas de le dire, partager les mêmes valeurs ?

    Ce choix a un impact énorme, parce que, non, les banques ne sont pas "toutes les mêmes".
    En France, deux d'entre elles sortent tellement du lot qu'on ne peut même pas dire qu'elles fassent partie du même monde. En tout cas, elles ne financent pas le même :
    Ce sont la NEF et le Crédit Coopératif.

    Très concrètement, la NEF (20 000 clients/sociétaires, environ 150 millions d'euros d'actifs) conviendra aux "activistes pour la planète et l'humanité", le Crédit Coopératif (200 000 clients, 1,5 milliards d'actifs) convenant mieux à toute personne "responsable", concernée par l'avenir du monde, mais souhaitant retrouver les mêmes produits et services qu'ailleurs (en réalité, vous en trouverez même un peu plus qu'ailleurs).

    Si, pour des raisons qui vous regardent, vous avez quelques réticences ou difficultés à quitter purement et simplement votre banque actuelle, ouvrez un deuxième compte et basculez petit à petit. Mais faites-le, c'est fondamental.

    Et le plus vite possible. Nous sommes à un moment clé : le secteur bancaire "destructeur" est en crise, les banques alternatives sont arrivés à un bon degré de maturité et développent des réseaux et synergies à toute allure. Chaque euro va compter double. Non seulement, vous le confiez à des gens bien, mais en même temps, vous l'enlevez aux autres ! En France, les Amis de la Terre viennent de sortir leur guide des banques, le Crédit Coopératif vient de lancer une campagne d'envergure et des hommes et des femmes libres  commencent à disposer des média pour faire passer le message...

    L'heure est venue,
    à nous de jouer.


    votre commentaire
  • « Finalement, les Américains s'apprêtent aussi à nationaliser leurs banques | Accueil | Au fait, c'est quoi cet argent qui nous inquiète? (II) »

    10/10/2008

    L'économie est-elle en train de s'arrêter?

    C'est bien beau de voir les marchés plonger (aujourd'hui encore, c'est impressionnant), mais quel effet cela a-t-il sur l'économie réelle? C'est-à-dire sur les entreprises, et par ricochet sur les salariés? Pour l'instant, aucune statistique n'est disponible. Les instituts comme l'Insee ne sont naturellement pas outillés pour mesurer en temps réel l'effet de ce "tsunami" financier. Ils fournissent bien des prévisions (l'Insee parie sur une légère récession pour la fin de l'année), mais celles-ci risquent d'être totalement dépassées par les évènements.

    Je voulais fournir un témoignage, celui du patron de Croissance Plus, Frédéric Bedin, rencontré tout à l'heure. Croissance Plus est une association de patrons d'entreprises en forte croissance. A priori donc des PME présentes sur des secteurs dynamiques. Bedin est quelqu'un qui reçoit en direct le témoignage de très nombreux patrons. Et il n'utilise pas la langue de bois.

    Que dit-il? Que la crise financière atteint les entreprises avec une brutalité rarement vue. Et de citer le cas d'un patron présent dans un secteur industriel qui, il y a dix jours, accueillait avec flegme les événements sur les marchés. "Tout va bien pour nous. On a des commandes jusqu'à l'année prochaine". Cinq jours après, nouvelle conversation: "Les commandes ont été annulées". Autre histoire, celle d'un patron de PME qui a obtenu un prêt bancaire de 5 millions pour son entreprise. Quelques jours après, le temps pour réunir la documentation demandée, la banque rappelle pour dire que le prêt n'est pas octroyé.

    Il semble bien que dans nombreux secteurs d'activité, l'activité est purement et simplement en train de s'arrêter.

    Un constat corroboré par les déclarations faites par un autre représentant des petits patrons, à l'AFP. Jean-François Veysset, le vice-président de la CGPME, parle d'une remontée "brutale" du chômage. "Les chiffrages qui remontent des Assedic nous préoccupent, c'est brutal. Nombre de gens viennent indiquer qu'ils ont perdu ou vont perdre leur emploi. Tout confirme que nous allons faire face à un retournement de l'emploi avec une fin d'année 2008 problématique et une année 2009 où nous allons devoir maîtriser les destructions d'emploi".

    Pour tous ceux qui n'en étaient pas encore convaincus, dans une économie capitaliste, les déboires de la finance ne concernent pas que les banquiers et les actionnaires. Vous aviez dit "bien fait" quand les salariés de Lehman Brothers ont été virés, leur carton sous le bras, après la faillite de leur banque? Et bien, vous aviez tort. Votre avenir, maintenant, c'est, comme celui de vos ancêtres en 1929 (photo): la soupe populaire...


    3 commentaires
  • Crise financière :

    pourquoi les Bourses jouent-elles

    toujours au yo-yo

    Par Marc Vignaud

    Malgré les divers plans internationaux les Bourses européennes restent fragiles. AFP 

    Après une semaine boursière catastrophique pour les Bourses européennes, au cours de laquelle le CAC 40 a perdu plus de 22 % de sa valeur, les indices ont rebondi très fortement en début de semaine, boostés par les annonces du plan de soutien européen aux banques. Malgré une hausse historique lundi soir de 11,8 % puis une séance dans le vert mardi, les Bourses européennes n'ont toutefois pas tardé à replonger dans le rouge. Jeudi à la clôture, le CAC 40 lâche 5,82 %, Londres 5,35 %, Francfort 4,91 % et Milan 6,78 %.

    Pourquoi les plans "Paulson renforcé" et européen n'empêchent-ils pas la rechute boursière ?
    Annoncées mercredi après-midi, les nouvelles mesures de l'administration Bush de garantie des prêts interbancaires et de prise de participation dans les grandes banques américaines n'ont pas réussi à rétablir la confiance. Le jour même, la Bourse de New York a connu sa pire journée depuis 20 ans. Son indice vedette, le Dow Jones, s'est s'effondré de 7,87 % et le Nasdaq de 8,47 %, entraînant dans leur sillage les indices du monde entier. "Le marché demande plus d'injections", décrypte Taro Aso, Premier ministre japonais. Peut-être. Mais, c'est sans doute l'état de la conjoncture économique qui pèse le plus sur la confiance des investisseurs. La liquidité, elle, a recommencé à circuler sur le marché interbancaire : les banques se prêtent à nouveau entre elles, au moins au jour le jour. En revanche, la crise financière a eu tout le temps de se transmettre au reste de l'économie. Aux États-Unis, le mot récession est sur toutes les lèvres. Les deux moteurs de la croissance outre-Atlantique, l'immobilier et le crédit, se sont effondrés. La production industrielle a chuté de 2,8 % en septembre, soit son recul le plus fort depuis décembre 1974. C'est en fait l'ensemble de la croissance mondiale qui est menacée. Le FMI prévoit 3 % de croissance seulement en 2009 après 5,1 % en 2006, 5 % en 2007 et 3,9 % en 2008.

    Quid de la situation française ?
    "Pour le moment on nous fait des prévisions pour l'année 2009 qui sont de l'ordre de 0,2 %, ce qui est extrêmement faible. C'est une panne de croissance avec des conséquences sur l'emploi, des conséquences sur l'activité économique, sur le pouvoir d'achat", s'alarme François Fillon. Pour le locataire de Matignon, il existe deux scénarios possibles : "Si l'économie américaine redémarre vite, avec la vigueur du plan qu'on est en train de mettre en place en Europe, on a des chances de sortir rapidement de cette situation dans le courant de l'année 2009. Si l'économie américaine s'installait dans une récession, la situation serait très difficile." L'assurance-chômage prévoit une hausse de 46.000 du nombre de chômeurs cette année par rapport à 2007, sur la base d'une prévision de croissance de 1 %, alors qu'elle tablait encore sur une baisse de 80.000 en juin, selon une note publiée mardi par l'Unedic. S'il était encore besoin d'une confirmation de la morosité de la conjoncture, le président de la CGPME, Jean-François Roubaud, estime lundi que l'on est réellement rentré dans la crise économique. Selon lui, les entreprises pourraient, après un gel des embauches, commencer rapidement à recourir aux licenciements économiques. De fait, les défaillances d'entreprises ont déjà augmenté de plus de 10 % au premier semestre 2008 selon l'assureur de crédit Euler Hermes SFAC. Et les perspectives pour la fin de l'année ne sont pas meilleures.

    Quelles sont les valeurs les plus touchées ?
    Dans ce contexte, ce sont presque toutes les valeurs cycliques, très influencées par les évolutions conjoncturelles, comme les entreprises pétrolières ou automobiles (Total, Renault ou encore Vallourec, fabriquant de tubes pour l'industrie, qui a perdu 38 % de sa valeur en un mois), qui payent le prix de la crise. Les valeurs financières sont moins protégées. Signe qui ne trompe pas, le prix du pétrole est passé de plus de 140 dollars en juillet à moins de 70 dollars actuellement. Et la baisse s'est fortement accélérée depuis le début octobre, le baril (light sweet crude) ayant perdu près de 30 dollars en deux semaines.

    Quelles sont les solutions envisageables ?
    Outre le sauvetage du système financier indispensable pour faire circuler le crédit dans l'économie afin de la faire fonctionner, certaines voix, notamment à gauche, s'élèvent pour réclamer un véritable plan de relance de l'économie. François Hollande propose l'ajout d'un volet économique pour compléter le plan de soutien aux banques (de 360 milliards d'euros) avec une relance de l'investissement public et un soutien au pouvoir d'achat des ménages. Pas facile, alors que la France essaie de respecter ses engagements européens du pacte de stabilité, qui fixe à 3 % le déficit budgétaire maximum autorisé. À Bruxelles, jeudi, au second jour de leur sommet, les 27 pays de l'UE soulignent leur "détermination à prendre les mesures nécessaires pour réagir au ralentissement de la demande et à la contraction de l'investissement". Mais "il n'y aura pas de programme de relance généralisé" de l'économie en Europe, malgré le risque de récession, a bien précisé le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, à l'issue du sommet.

    votre commentaire