• Dis-moi comment tu manges...

    EVELYNE JARDIN

    Une étude comparative, portant sur les habitudes alimentaires des Américains, des Français, des Anglais, des Allemands, des Suisses, des Italiens... permet de mieux cerner les différentes façons d'aborder les plaisirs de la table.

    Révoltes frumentaires, disettes, famines... ces événements appartiennent à un passé plus ou moins lointain pour bon nombre de pays développés. En effet, la majeure partie de leur population a le ventre plein, même si des poches de malnutrition continuent d'exister. Mais ces individus rassasiés sont-ils pour autant satisfaits par leur alimentation ? Les professionnels de la santé nous mettent en garde : les maladies cardio-vasculaires, les cancers, le diabète, l'obésité nous guettent. Pour les éviter, il faut « manger des pommes », « manger équilibré » : trois repas par jour, composés de fruits et de légumes, avec des produits laitiers et sans trop de matières grasses... «Mangez sainement et vous resterez en bonne santé», rappellent régulièrement les pouvoirs publics dans des campagnes d'information. Bref, voilà les consommateurs responsables de leur espérance de vie, ce qui, conséquemment, peut notablement influer sur leur degré d'anxiété par rapport à leur « coup de fourchette ». Parallèlement aux progrès de la médecine et de la nutrition, le sentiment de culpabilité ne s'accroît-il pas lors de l'ingestion de sucre, de beurre, de crème fraîche, de fritures, de viande rouge ?

    De plus, si les avancées en matière d'hygiène et de sécurité ont été considérables durant tout le xxe siècle (pasteurisation, stérilisation, mise sous vide...), des crises alimentaires (vache folle, légionellose, salmonellose) ont rappelé que le risque zéro n'existe pas. La santé, la sécurité seraient-elles devenues la principale motivation des mangeurs ? Ou, pour le formuler autrement, manger serait-il devenu une activité rationnelle et instrumentalisée ?

    Sous l'égide d'un observatoire, l'Ocha (site Internet : http://www. lemangeur-ocha.com), une étude comparative a été menée dans six pays pour mieux cerner les attitudes alimentaires des Américains, des Allemands, des Anglais, des Français, des Italiens et des Suisses. Dans tous ces pays, les consommateurs se déclarent inquiets, certains beaucoup plus que d'autres. Les Américains questionnés sont les plus angoissés par rapport à leur alimentation. Face à cinq profils de mangeurs que leur proposaient les chercheurs, lors d'entretiens téléphoniques, ils se sont majoritairement reconnus dans le « mangeur tourmenté » : « Celui qui souhaite contrôler son appétit, ses envies et son poids, qui envisage de changer ses habitudes alimentaires et de faire plus de sport, et qui se juge faible de ne pas y parvenir. »

    Pourquoi tant d'inquiétudes chez les Américains ? Selon le sociologue Claude Fischler, le rapport à l'alimentation de ces derniers les responsabilise énormément. D'abord, ils veulent en avoir plein la vue, plein l'assiette : « Entre deux glaciers dont l'un offrirait cinquante parfums différents et l'autre une sélection de dix, 56 % des Américains préfèrent le premier, alors que tous les Européens font le choix inverse », explique le sociologue. Du côté positif, cette abondance est, pour eux, un signe de liberté de choix. Il est capital, pour un Américain, surenchérit la jeune sociologue franco-américaine Christy Shields, de pouvoir se dire que l'on trouve de tout, du bio au chimique, du produit local au produit industriel. Et, dans cette logique, les cuisines « ethniques » (chinoise, mexicaine, japonaise, etc.) sont fort appréciées, car elles répondent à ce besoin viscéral de variété. Or, la variété, dans la symbolique américaine, selon l'interprétation de C. Shields, renvoie à la liberté, valeur phare aux Etats-Unis.

    Mais, du côté négatif, cette avalanche de biens et de nourriture entre en contradiction avec les préoccupations sanitaires des Américains. De l'abondance, on bascule facilement à la suralimentation : trop de graisse, trop de sucre, trop de maladies cardio-vasculaires, de diabète, etc. Les Américains géreraient cette contradiction par l'absorption de produits « sans » (diet, light) et par l'adjonction de vitamines. Ces ajouts n'apparaissent d'ailleurs pas nuire à la « naturalité » des produits, note le psychologue américain Paul Rozen. Ce qui n'est pas le cas de la plupart des consommateurs européens. Enfin, l'angoisse des Américains est aussi générée par la variété en elle-même, car elle oblige à se tenir continuellement informé du meilleur produit. Il faut lire des magazines de consommateurs, effectuer des recherches sur Internet, etc. « Aux Etats-Unis, c'est "nous" en tant que peuple qui avons le choix et la liberté des choix, mais c'est à "moi" en tant qu'individu qu'il revient de faire le bon choix. Et cette responsabilité est un poids lourd à porter », poursuit C. Fischler. Il n'empêche, cela vaut toujours mieux que de vivre dans un endroit où la pénurie et le manque d'hygiène semblent patents, comme l'Afrique ou la Russie, deux zones géographiques citées par les Américains interviewés comme des repoussoirs vis-à-vis de leur alimentation.

    Manger n'est pas bouffer

    Par rapport à leurs homologues américains, les consommateurs français ne se retrouvent pas dans le profil du mangeur tourmenté. Plus des deux tiers des Français interviewés se reconnaissent dans le mangeur « convivial », c'est-à-dire « celui qui est content de se mettre à table pour partager le repas de midi avec ses collègues et celui du soir avec sa famille et ses amis, et qui déteste sauter un repas et être obligé de manger vite ». Choisir de bons produits, cuisiner, s'attabler..., c'est capital pour la grande majorité des Français. On pourrait même parler d'eucharistie, pour C. Fischler, tant « les dimensions de don, de partage, et même de communion autour de la table, sont les piliers du repas français ». Aussi, mieux vaut-il éviter de signaler ses goûts (régime végétarien, aliment que l'on n'aime pas) lorsque l'on est invité en France, car cette distinction pourrait être symboliquement interprétée comme un sacrilège, le repas étant un moment de communion et non de différenciation. Donc, le partage est une valeur forte dans la symbolique alimentaire des Français. La variété aussi, mais elle se décline différemment de sa conception américaine. Elle est reliée à l'extrême diversité des produits régionaux. « La région, explique C. Shields, invoquée comme un mot magique, semble souvent représenter une espèce de "pays de cocagne" contemporain. Elle est un espace qui réunit en son sein la gastronomie, les traditions, la qualité et la variété des produits et de l'alimentation, ainsi que des systèmes de production et de distribution jugés favorables. En ce sens, elle peut être considérée comme la réponse française dominante aux inquiétudes et aux craintes liées à la modernité alimentaire. »

    Alors, si les Français sont inquiets, c'est surtout la « McDonaldisation » qui les fait frémir. Ils ont la dent dure contre les fast-food : leur cuisine est assemblée et pas mijotée, les produits sont insipides et uniformisés, les conditions d'ingestion - sur le pouce, parfois debout en faisant autre chose... - ne correspondent pas à leur idéal du repas convivial. Bref, on y « bouffe » plus qu'on y « mange ». Selon C. Shields, cet antimodèle permet aux Français « de prendre une distance analytique et critique vis-à-vis des processus liés à la modernisation ». Repliés sur leur région d'habitation ou d'origine comme sur un espace vierge et préservé des agressions extérieures, une sorte de camp retranché (que les amateurs de BD connaissent bien !), les Français se protégeraient d'une menace venant, bien évidemment, de l'extérieur. Car, selon C. Shields, les Français « se sentent vulnérables en tant que "peuple" face à la modernité alimentaire (incarnée par les Etats-Unis) ». De fait, ils sont plus collectivement qu'individuellement responsables, d'où une moindre angoisse vis-à-vis de la façon de se nourrir.

    L'enquête laisse apparaître des différences importantes entre les mangeurs américains et français, différences que l'on a tôt fait de relier à la culture. Mais le caractère explicatif de ces « cultures nationales » peut être surdéterminé dans ce type de recherche transculturelle, note, prudent, le directeur de l'enquête C. Fischler. Aussi faudrait-il affiner les résultats pour savoir si ces caractéristiques propres ne sont pas imputables à certains groupes, catégories ou classes à l'intérieur d'une même société. Il reste encore du pain sur la planche !


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  • L'économie mondialisée doit détruire la planète

    Ce qui se passe ces jours sur les marchés nous confirme clairement une chose : pour survivre, l'économie mondialisée doit absolument détruire la planète. Et plus elle le fait vite, mieux elle tourne.


    Que constate-t-on depuis lundi? La crainte d'une récession américaine a fait flancher les marchés. Pourquoi? Car si le consommateur américain réduit un tant soit peu sa consommation, l'économie mondiale ralentit et s'écroule. Mais ce que l'on a tendance à oublier c'est que les américains ne consomment pas, ils surconsomment.


    Grâce à la notion d'empreinte écologique, on sait qu'il faudrait l'équivalent de 6 planètes Terre si nous consommions tous comme des américains. Cette estimation vaut ce qu'elle vaut, mais elle a le mérite d'être claire. Le hic, c'est que la moindre crainte de fléchissement de cette boulimie frénétique entraîne l'économie mondiale dans une chute.


    Le monde entier est donc suspendu à cette surconsommation absurde d'une population de millions d'individus qui conduit des voitures stupidement énormes et qui compte la plus grosse proportion d'obèses au monde.


    Lorsque la Réserve Fédérale Américaine (FED) baisse les taux d'intérêt pour relancer le crédit, comme elle l'a fait hier, elle le fait dans le seul but de ne surtout pas freiner la surconsommation. Comme lorsque George W. Bush, au lendemain du 11 septembre a exhorté ses concitoyens, non pas à se recueillir, à prier ou à réfléchir, mais bien à "consommer", à faire du "shopping".


    Car si les américains se mettaient soudainement à consommer normalement, s'ils utilisaient des transports en commun (ou même des petites voitures), s'ils mangeaient moins de viande, et achetaient moins de gadgets technologiques, l'économie mondiale s'affaisserait dans un krach monumental entraînant précarité et pauvreté dans le monde entier. À moins que la Chine, premier pollueur mondial, ne prenne le relais...


    Je ne souhaite pas la récession par sadomasochisme, mais j'espère sincèrement que la crise financière sera suffisamment forte et durable pour nous forcer à questionner un système qui se nourrit de la destruction du monde, et qui, ce faisant, scie la branche sur laquelle nous sommes tous assis.


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  • Profession : femme pompier

     

    Québec, le 18 juin 2001 - Allure délicate, petite charpente et voix douce; ce n'est certainement pas le pompier que tous imaginent en pensant à ce dur métier plus traditionnellement réservé aux hommes. C'est pourtant le cas de Lucie Fortin, femme pompier à la Ville de Québec en poste depuis maintenant cinq ans.


     

     

    Que ceux qui pensent d'emblée que la femme pompier souhaitait exercer cette profession depuis sa tendre enfance se détrompent immédiatement! La passion de Mme Fortin est plutôt  née progressivement.

    Il y a seulement quelques années, alors qu'elle était à l'emploi de la Ville de Québec, la future femme pompier a participé à un concours afin de devenir préposée aux enquêtes d'incendies. Elle a rapidement décroché l'emploi qui l'a rapproché du métier de pompier.

     

     

     

    " Au début, je voyais intervenir les pompiers avec tout leur accoutrement et je me disais qu'ils étaient vraiment téméraires. Puis peu à peu, par la force des choses, j'ai commencé à réellement apprécier le travail qu'ils accomplissaient. J'ai vite réalisé que j'avais la piqûre pour ce métier ", raconte-t-elle en esquissant un sourire.

    C'est ainsi qu'elle a entamé une formation intensive échelonnée sur une période de huit mois, par le biais de cours du soir. Elle est ensuite entrée en fonction à la caserne de la rue des Pins, à Limoilou, avant de déménager à Duberger il y seulement deux mois. Au cours de la même période, la femme pompier de 39 ans a aussi ajouté une corde à son arc en devenant technicienne pour l'École des pompiers du Campus Notre-Dame-de-Foy. " Ce travail me permet d'encadrer les étudiants et de leur transmettre mes connaissances, en plus de maintenir mes méthodes de travail à jour ", indique-t-elle.

    Situation marginale

    Bien que les femmes soient maintenant parfaitement acceptées de leur collègues masculins, elles demeurent tout de même peu nombreuses à pratiquer le métier de pompier. Parmi les 250 pompiers intervenants à Québec, on compte seulement 6 femmes, les premières ayant été embauchées en 1992. Toutefois, selon Mme Fortin, ce n'est pas parce que les employeurs le veulent ainsi. " Il est clair que les employeurs souhaiteraient compter plus de femmes dans leurs rangs. Le problème est qu'uniquement 10% des candidatures qu'ils reçoivent proviennent de femmes ", précise-t-elle.

     
     

     

    Cependant, la situation n'a jamais empêché Lucie Fortin d'exercer son métier avec passion, bien au contraire. " J'ai une tendance naturelle à prendre les devants. C'est évident qu'au départ, je sentais que je devais plus faire mes preuves qu'un homme, mais l'équipe qui m'a entouré s'est montrée très collaboratrice. De toute façon, je ne considère pas avoir le sentiment que les hommes m'accordent des privilèges ", souligne-t-elle.

    Si elle avait à revenir en arrière, la femme pompier et technicienne referait exactement le même choix. " J'ai toujours l'impression de rendre un important service aux citoyens et c'est très gratifiant pour moi. Plusieurs personnes nous écrivent des lettres de remerciements après nos interventions et les gens sont toujours reconnaissants pour le travail que nous faisons. C'est ce que j'adore de mon métier ", explique-t-elle.

     

    Par Stéphane Cadorette, EducExpert


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  • Cosmétique

    Un cosmétique est une substance ou une préparation destinée à être mise en contact avec diverses parties superficielles du corps humain, notamment l'épiderme, les systèmes pileux et capillaires, les organes externes, les dents et les muqueuses, en vue, exclusivement ou principalement, de les nettoyer, protéger, parfumer, maintenir en bon état le corps humain, de modifier son aspect ou d'en corriger l'odeur. Les cosmétiques sont des produits d'hygiène et d'embellissement.

    De manière plus générale, la cosmétique est l'ensemble des procédés et traitements destiné à embellir. On parle de travail cosmétique lorsque quelque chose doit subir un traitement de présentation sans être modifié.

    Historique

    Les cosmétiques sont presque aussi anciens que l'homme. Les hommes préhistoriques pratiquaient probablement la peinture corporelle. Trois mille ans avant Jésus Christ, les Égyptiens connaissaient déjà les onguents et les huiles parfumées, le maquillage et le dentifrice. Les caravanes qui acheminent les épices et la soie en Europe, introduisent les cosmétiques en Grèce et dans l'Empire romain.

    Au Ier siècle, Néron et Poppée éclaircissaient leur peau avec de la céruse et de la craie, soulignaient leurs yeux au khôl et rehaussaient leur teint et leur lèvres avec du rouge[1].

    C'est au retour des croisés que le maquillage s'est répandue en Europe du Nord ; à partir du XIIIe siècle, les nobles usent de crème, de fond de teint, de teinture à cheveux et de parfum et dès le XVIIe siècle les cosmétiques sont utilisés dans toutes les classes sociales.

    Tout au long de l'histoire, les cosmétiques employés dépendaient des périodes, des modes et des matières premières disponibles. Certaines recettes comme la cold cream de Galien sont encore utilisées aujourd'hui, d'autres recettes ont été abandonnées comme les bains de bouche à l'urine. Certains produits pouvaient même être dangereux pour la santé (blanc de céruse à base de plomb) : jusqu'au début du XIXe siècle les cosmétiques contiennent du plomb.

    Au XIXe siècle et surtout au XXe siècle, l'industrialisation et des découvertes changent le visage de la cosmétologie : parfums de synthèse, dérivés pétroliers, tensioactifs synthétiques et stabilisateurs d'émulsion. Ces nouveaux ingrédients ainsi que des formulations complexes réalisées par des chercheurs caractérisent les cosmétiques modernes.

     

    Précisions

    Sont des cosmétiques

    • les produits d'hygiène : démaquillant, dentifrice, déodorant, gel douche, gel nettoyant intime, savon, shampoing
    • les produits de soin : crème antirides, crème de jour, crème de nuit, crème hydratante, eau florale, gommage, lait, masque de beauté, baume pour les lèvres, tonique
    • les produits capillaires : après-shampoing, défrisant, gel, huile, laque, masque, teinture,
    • les produits de maquillage : anti-cerne, autobronzant, eyeliner, fard, fond de teint, khôl, mascara, poudre, produit pour blanchir la peau, rouge à lèvres, vernis à ongles
    • les parfums : eau de Cologne, eau de toilette, parfum
    • les produits solaires : crèmes, huiles ou lotions après-soleil et solaires
    • les produits pour le rasage et les produits dépilatoires : après-rasage, crème dépilatoire, mousse à raser
    • les préparations pour bains et douches : bain moussant, huile de bain, sels de bain

     

    Ne sont pas des cosmétiques

    • les médicaments : un cosmétique ne soigne pas. À la différence des cosmétiques, les médicaments doivent obtenir une autorisation de mise sur le marché et prouver leur efficacité par des tests.
    • les produits alimentaires : un cosmétique ne se mange pas. Ainsi un complément alimentaire n'est pas considéré comme un cosmétique. Cependant certains aliments comme l'huile d'olive ou le miel sont utilisés comme ingrédients cosmétiques.

     

    Caractéristiques des cosmétiques

    Quelque soit leurs formes (crèmes, gels, émulsion, etc.), les cosmétiques ont généralement tous la même structure :

    • un ou plusieurs principes actifs : substances actives qui assurent l'efficacité du produit. Le terme principe actif est couramment utilisé même si l'expression principe actif est normalement réservée aux médicaments.
    • un excipient chargé de transporter les principes actifs.
    • des additifs : adjuvants (pour parfumer, faire mousser, etc.), conservateurs notamment parabènes, colorants, antioxydants, émulsifiants, stabilisateurs de pH, tensioactifs, agents de contrôle de la viscosité, etc.

    Au final, un cosmétique peut facilement contenir une vingtaine d'ingrédients, choisis parmi les 8000 ingrédients cosmétiques référencés.

    Les différents ingrédients peuvent être d'origine végétale (lavande, amande douce, etc.), animale (suif, stéarine, etc.), minérale (paraffine, argile, silicium organique, etc.) ou encore de synthèse (silicone, parfum synthétique, etc.).

    Produit en contact direct avec le corps, un cosmétique ne doit pas nuire à la santé. Dans cette optique, des substances qui sont ou pourraient être dangereuses (plomb, certains éthers de glycols) sont interdites et les fabricants effectuent des tests de tolérance des cosmétiques. Mais cela n'empêche pas les cosmétiques de provoquer parfois des réactions : irritations ou allergies.

    Pour qu'un produit puisse être classé comme cosmétique, les composés utilisés ne doivent pas traverser le derme de la peau. Dans les faits, certains composants, par exemple des ingrédients des crèmes amincissantes, traversent le derme.

    L'emballage d'un produit cosmétique doit fournir certaines informations comme le nom du fabricant ou la liste complète des ingrédients. Ces ingrédients ne sont pas donnés en français mais sous leur dénomination INCI.

    Le domaine des cosmétiques est régi par une législation stricte (directive européenne 76/768/CEE amendée 7 fois depuis 1976) qui dresse une liste positive pour l'utilisation des colorants et conservateurs ainsi qu'une liste négative contenant entre autre les substances CMR (Cancérigène Mutagène Reprotoxique).


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  • HISTOIRE DE LA BEAUTE

    DANS L'ANTIQUITÉ

    Dans l'Antiquité, femmes et hommes connaissaient déjà les cosmétiques et en faisaient grand usage, notamment en Egypte. Le mot "cosmétique" proviendrait d'ailleurs du nom grec "kemet", qui désignait la terre noire des bords du Nil.
    En Egypte, ce recours aux cosmétiques était avant tout une nécessité pour protéger la peau et les yeux de l'air chaud et sec et des vents de sable. Les huiles végétales parfumées servaient à hydrater et assouplir la peau, tandis que toute une gamme de produits pour les yeux, considérés par les Egyptiens comme des collyres, protégeaient ceux-ci des irritations et des infections, tout en les maquillant dans des coloris verts , noirs ou bleus, obtenus avec des pigments tirés de minerais (fer, chrome et plomb), mélangés à des corps gras.
    Au nord de la Méditerranée, les Romains et les Grecs des deux sexes aimaient les bains parfumés et les huiles aromatiques, et portaient une grande attention aux soins de leurs mains et de leurs ongles. Les Romaines utilisaient déjà l'amidon et la céruse pour se poudrer tout le corps.
    Repère :Cléopâtre (69-30 AV J-C) avait un faible pour les fards bleu marine, quelle appliquait sur la paupière supérieure, et pour le vert d'eau qu'elle utilisait sur la paupière inférieure selon un long trait qui étirait l'oeil. 

    LE MOYEN-ÂGE

    Tout au long du Moyen Age, qui a duré presque dix siècles, la religion eut une influence assez négative sur la beauté. Le moralisme ambiant cachait le corps pour ne laisser voir qu'un visage impassible au teint blanc. Le maquillage était considéré comme diabolique, mais les Croisés rapportèrent toutefois des Croisades quelques cosmétiques comme les perles orientales, qui, broyées et mélangées à l'amidon de blé, permirent d'obtenir une poudre blanche et nacrée donnant un teint d'albâtre très prisé à l'époque. Les femmes se confectionnaient aussi des masques à base d'argile, d'amidon, de lait d'ânesse ou encore de miel, issus de recettes très anciennes. En cette époque empreinte de sorcellerie, les nobles concoctaient aussi des onguents à partir de sang d'animaux sauvages: hérissons, chauve-souris... Mais l'hygiène laissait singulièrement à désirer. Repère :Agnès Sorel (vers 1420-1450), surnommée "la Dame de Beauté", appliquait tous les matins sur son visage un masque contenant de la cervelle de sanglier, des vers de terre et de la bave d'escargot. 

    LA RENAISSANCE

    Comme son nom l'indique, il s'agit de l'époque du renouveau, et les femmes, qui ont enfin le droit d'être belles et attirantes, maquillent leurs lèvres, leurs joues et leurs ongles de rouge, et se teignent les cheveux en blond vénitien. Il s'agit d'un blond presque roux, immortalisé par la "Vénus" de Botticelli, qu'elles obtiennent avec un mélange de safran et de citron. Leur teint diaphane, obtenu avec de la céruse ou des poudres à base de perles orientales, est sublimé par de magnifiques bijoux.
    A cette période de beauté ultime succède la Réforme, nouveau règne de pudeur, où la coquetterie redevient "promise aux feux de l'enfer". Mais les femmes se révoltent, et ouvrent l'ère à de véritables folies cosmétiques. Le siècle des Lumières s'annonce.
    Repère :Pour obtenir un teint transparent, Lucrèce Borgia (1480-1519) utilisait un onguent réalisé à base de lait de femme et d'huile d'olive, dans lesquels étaient mélangées des paillettes d'argent et des perles finement broyées. 

    DU SIÈCLE DES LUMIÈRES À LA RÉVOLUTION

    A la Cour du Roi Soleil, les femmes se réunissaient en salon et mettaient en avant leur coquetterie de façon spectaculaire. Fardés avec du safran et autres pollens de fleurs, les visages étaient devenus intenses, et les chevelures se montraient sous des formes jamais imaginées jusqu'ici: de véritables chefs d'oeuvres démesurés, savamment ornés d'une multitude d'accessoires.Les hommes aussi se prêtaient à ce jeu quasi-surnaturel, qui continua - mais de façon moins démesurée - sous Louis XV.
    Ce n'est qu'à la fin du XVIIIe siècle que la beauté redevint plus "sage", et enfin accompagnée d'une meilleure hygiène. C'est aussi à ce moment-là qu'on se rendit compte de la toxicité de certains composants des cosmétiques utilisés depuis déjà longtemps: plomb (céruse en particulier), mercure, zinc, arsenic, et les produits de maquillage furent enfin pris en main par de vrais professionnels, qui les mirent en vente dans des boutiques. Le règne du "Paris des Parfumeurs" commençait.
    Repère :La Marquise de Pompadour (1721-1764) utilisait des masques renfermant du miel battu avec de la crème fraîche, et rafraîchissait son visage avec de l'eau de cerfeuil tonifiante. 

    DU ROMANTISME À L'ÈRE INDUSTRIELLE

    Arrivé à la fin du XVIIIe siècle, le mouvement intellectuel et artistique nommé Romantisme donna naissance à une mode triste et même morbide. Dans la classe bourgeoise, il était bien vu d'avoir l'air malade, et le meilleur goût de l'époque s'associait à un teint blafard. Les hommes adoptaient un look de dandy, tandis que les femmes s'ingéniaient à blanchir leur teint, et allaient même jusqu'à bleuir leurs cernes à l'encre pour les rendre plus visibles... Le maquillage des lèvres, considéré alors comme du plus mauvais goût, était réservé aux actrices de théâtre et aux prostituées. Les seuls produits de beauté "autorisés" étaient le tout nouveau cold cream et la glycérine.
    Cette tendance, qui dura jusqu'à la fin du XIXe siècle, ne s'adressait pas aux "gens du peuple", trop occupés aux tâches ouvrières harassantes de l'ère industrielle en pleine explosion. Résultat: tout le monde avait mauvaise mine, et les parfumeurs se désolaient...
    Repère :L'écrivain Gustave Flaubert (1821-1880) invente le personnage malheureux d'Emma Bovary, à laquelle il attribue des propos tels que: "J'ai le regard penché sur les mousses de moisissure de l'âme". 

    LE 20ème SIÈCLE

    Après les privations apportées par la Première Guerre Mondiale, tout commence vraiment dans les années 20, avec les progrès de la chimie. Ceux-ci permettent de commercialiser des cosmétiques qui s'adressent très vite à toutes les femmes, et les stars d'Holywwod servent incontestablement aussi de modèles. Grâce au cinéma, le rouge à lèvres Rouge Baiser obtient un succès fabuleux dans les années 30. C'est aussi à ce moment-là que les frères Revson et Charles Lachman inventent un vernis à ongles qui tient vraiment et fait briller les ongles, bien au-delà des Etats-Unis: le Revlon Red*, qui sera très vite assorti au rouge à lèvres du même nom. Ce nouvel attrait pour les ongles maquillés permettra à Peggy Sage de lancer ses produits dès la fin de la seconde guerre mondiale. C'est aussi dans les années 40 que le maquilleur fétiche des stars d'Hollywood, Max Factor, lance les premiers pan-cakes. Il s'agit de fonds de teints très couvrants et fortement colorés, qui pourtant descendent sans complexe dans la rue.
    Cette mise en avant des produits de maquillage par le cinéma est accompagnée par les prouesses du design et du stylisme: tout devient beau et (presque) accessible à toutes ! Dans les années 70, les produits de maquillage s'allègent, grâce notamment à la micronisation de leurs pigments colorants et à de nouvelles textures plus fines. Les versions waterproof lancées par des marques comme Revlon et Mary Quant ont déjà fait leurs preuves, et les produits de soins donnent aussi envie d'être plus belles et de rester jeunes. Très vite, la mode va donner le ton aux tendances "maquillage": deux fois par an, un nouveau look sera proposé aux femmes, suivies de près par les hommes qui eux aussi se prêtent de plus en plus à l'envie de plaire. L'ère des fashion victims est née, avec la complicité des médias et des peoples.

    * Revlon vient de la "contraction" des noms Revson et Lachman
    Repère :Les modèles du 20e siècle: mystérieuse comme Greta Garbo (années 30), chic comme Jacqueline Kennedy ou au contraire sexy comme Marilyn Monroe (années 60), "bête de mode" comme Twiggy (années 70), fashion victim comme Madonna (années 80), ou encore ambassadrice du luxe comme Carole Bouquet (années 90). 

    LE 21ème SIÈCLE

    Nouveau siècle mais aussi nouveau millénaire: l'envie de nouveautés étonnantes est plus forte que jamais, et le secteur de la beauté est sollicité sans relâche par les femmes en quête de soins performants et de maquillages innovants. Mais l'époque est également stressante et polluée, et donne envie d'un retour évident à la nature. Ceci a été bien compris par les chercheurs de l'industrie cosmétique qui associent à leurs prouesses hightech des actifs beauté naturels, issus de plantes souvent exotiques et vraiment attirantes. Ces performances ont su transformer les séances de soin et de maquillage en vrais moments de plaisir, pendant lesquels l'agréable est plus que jamais joint à l'utile. Pour le plus grand bonheur de toutes et bientôt tous, puisque les hommes sont de plus en plus nombreux à prendre soin de leur visage et de leur corps.

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