• Suite à ce résultat, qui va payer la facture ????

    10% du trou de la Sécu

    pour des vaccins contre

    la grippe A H1/N1

    La somme paraît disproportionnée. La France s'apprêterait à dépenser quelque 700 millions d'euros pour 100 millions de vaccins contre la grippe A H1/N1, titrait jeudi Le Parisien. Le montant et les modalités de ce marché, classés « secret défense », n'ont pas été confirmés par le ministère de la Santé, plusieurs fois sollicité. Mais ils soulèvent la polémique alors que la grippe n'a atteint que 434 personnes en France, dont aucun cas grave.

    Selon les Echos, la somme serait plus proche de 900 millions d'euros, soit près de 10% du trou de la Sécu (pour la branche maladie) qui a atteint 9 milliards d'euros en 2008. Et bien plus que les 490 millions d'euros dépensés par l'Assurance maladie pour rembourser les 2,72 millions de vaccins remboursés (de tous types) en 2008.

    En France, les vaccins, c'est culturel

    Si la France se veut en pointe de la préparation contre la pandémie, c'est « parce qu'on les fabrique, il faut les vendre », tranche le président de la Ligue pour la liberté de la vaccination, Jean-Marie Mora. Il rappelle que nous sommes le seul pays d'Europe où « on peut être sanctionné si on refuse les vaccins ».

    En France, pays de Pasteur qui donna son nom à l'institut et au leader mondial, associé à Sanofi, les vaccins, c'est toute une culture. Trois sont obligatoires aujourd'hui : la diphtérie, le tétanos, la polio ; et le BCG l'était jusqu'en 2007. En Europe, la vaccination n'est obligatoire qu'en Belgique, Italie, Portugal et Grèce.

    L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a beau avoir déclaré le stade 6 maximal de la pandémie, elle n'a pas encore demandé aux laboratoires de produire le vaccin contre la grippe A H1/N1. « La France a toujours eu, en matière de santé, une politique très en avance sur les autres », remarque le European Center for Disease Control.

    En l'absence de politique européenne de la santé, ce dernier n'a pas pu nous dire quels pays sont sur le point de lancer des commandes de vaccins préventifs auprès des labos.

    Les questions que l'on ne peut s'empêcher de se poser

    • Pourquoi dépenser autant d'argent alors que le virus n'a pas l'air si virulent ? Au-cas-où. En effet, la particularité du virus H1N1 est de pouvoir muter et devenir plus méchant qu'il n'est actuellement. Rappelons que par rapport à la grippe saisonnière, il ne s'attaque pas uniquement aux personnes fragiles mais peut tuer des gens dans la force de l'âge.
    • Combien de doses seront nécessaires ? Les premières estimations du gouvernement tablent sur deux doses par personne pour 50 millions de personnes. Or les laboratoires ne sont pas certains que deux doses seront nécessaires, et il est probable, selon les experts, que la vaccination de 50% de la population suffise à enrayer l'épidémie. Il se peut donc qu'au mieux 30 millions de doses suffisent. Chez Sanofi-Pasteur, on indique toutefois que « pour le virus H5N1 on sait qu'il faut 2 doses, là on peut supposer qu'il en est de même car la population n'a aucun anticorps ».
    • La vaccination sera-t-elle obligatoire ? « Dans l'état actuel de l'épidémie, il n'en est pas question », a récemment déclaré Roselyne Bachelot. La priorité serait donnée aux personnes les plus fragiles : les diabétiques, les personnes souffrant de pathologies cardio-vasculaires ou neurologiques, les enfants, les personnes âgées. Jean-Yves Nau sur Slate.fr se demande : « Si la menace est si grande, la cohérence voudrait qu'on rende obligatoire cette nouvelle vaccination. »
    • Les laboratoires seront-ils prêts ? Ils ont obtenu il y a trois semaines la souche, et lanceront les essais cliniques en août. Toute la difficulté sera de faire ceux-ci au plus vite, et d'être prêts à l'automne, au moment où il est prévu que le virus mute. Certains craignent d'ailleurs que le vaccin ne soit alors plus adapté au virus H1N1.
    • Cela nuira-t-il à la grippe saisonnière ? C'est l'un des enjeux que l'OMS est en train d'évaluer. La grippe saisonnière tue chaque année de 250 000 à 500 000 personnes dans le monde, dont 40 000 en Europe et entre 2 000 et 7 000 personnes en France. Des laboratoires comme Sanofi-Pasteur sont prêts à stopper la production de vaccins contre la grippe saisonnière si l'OMS lui demandait, mais ce n'est pas encore décidé.
    • Comment la France va-t-elle négocier avec les laboratoires ? Le Parisien évoquait une commande passée auprès de Sanofi, GSK, Novartis et Baxter, mais rien n'a dévoilé des négociations qui sont toujours en cours. Sanofi-Pasteur, à qui le gouvernement américain a déjà acheté pour 190 millions de dollars de doses, ne sait pas encore combien il en fabriquera pour ce montant. Albert Garcia, porte-parole du labo, nous explique que : « Face à un enjeu de santé publique, il ne faut pas parler de concurrence, et les prix seront négociés au plus serré. Ce vaccin pandémique ne sera pas vendu sur un marché privé, mais directement aux autorités de santé. D'ailleurs, on le fabrique pour être prêts mais on ne sait pas encore combien il coûtera. » La répartition des parts de marché sera décidée au niveau du gouvernement, et ses modalités sans doute classées « secret défense ». Pour comprendre à quel point il est difficile de savoir ce qui se trame au sommet, il suffit d'écouter cette parole malicieuse du porte-parole de Sanofi-Pasteur : « Les gouvernements peuvent passer commande sans le communiquer ». La transparence de l'info médicale n'est pas pour demain !

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :