• Les éléments naturels sont remplacés par les molécules artificielles !

    HISTOIRE DE LA BEAUTE

    DANS L'ANTIQUITÉ

    Dans l'Antiquité, femmes et hommes connaissaient déjà les cosmétiques et en faisaient grand usage, notamment en Egypte. Le mot "cosmétique" proviendrait d'ailleurs du nom grec "kemet", qui désignait la terre noire des bords du Nil.
    En Egypte, ce recours aux cosmétiques était avant tout une nécessité pour protéger la peau et les yeux de l'air chaud et sec et des vents de sable. Les huiles végétales parfumées servaient à hydrater et assouplir la peau, tandis que toute une gamme de produits pour les yeux, considérés par les Egyptiens comme des collyres, protégeaient ceux-ci des irritations et des infections, tout en les maquillant dans des coloris verts , noirs ou bleus, obtenus avec des pigments tirés de minerais (fer, chrome et plomb), mélangés à des corps gras.
    Au nord de la Méditerranée, les Romains et les Grecs des deux sexes aimaient les bains parfumés et les huiles aromatiques, et portaient une grande attention aux soins de leurs mains et de leurs ongles. Les Romaines utilisaient déjà l'amidon et la céruse pour se poudrer tout le corps.
    Repère :Cléopâtre (69-30 AV J-C) avait un faible pour les fards bleu marine, quelle appliquait sur la paupière supérieure, et pour le vert d'eau qu'elle utilisait sur la paupière inférieure selon un long trait qui étirait l'oeil. 

    LE MOYEN-ÂGE

    Tout au long du Moyen Age, qui a duré presque dix siècles, la religion eut une influence assez négative sur la beauté. Le moralisme ambiant cachait le corps pour ne laisser voir qu'un visage impassible au teint blanc. Le maquillage était considéré comme diabolique, mais les Croisés rapportèrent toutefois des Croisades quelques cosmétiques comme les perles orientales, qui, broyées et mélangées à l'amidon de blé, permirent d'obtenir une poudre blanche et nacrée donnant un teint d'albâtre très prisé à l'époque. Les femmes se confectionnaient aussi des masques à base d'argile, d'amidon, de lait d'ânesse ou encore de miel, issus de recettes très anciennes. En cette époque empreinte de sorcellerie, les nobles concoctaient aussi des onguents à partir de sang d'animaux sauvages: hérissons, chauve-souris... Mais l'hygiène laissait singulièrement à désirer. Repère :Agnès Sorel (vers 1420-1450), surnommée "la Dame de Beauté", appliquait tous les matins sur son visage un masque contenant de la cervelle de sanglier, des vers de terre et de la bave d'escargot. 

    LA RENAISSANCE

    Comme son nom l'indique, il s'agit de l'époque du renouveau, et les femmes, qui ont enfin le droit d'être belles et attirantes, maquillent leurs lèvres, leurs joues et leurs ongles de rouge, et se teignent les cheveux en blond vénitien. Il s'agit d'un blond presque roux, immortalisé par la "Vénus" de Botticelli, qu'elles obtiennent avec un mélange de safran et de citron. Leur teint diaphane, obtenu avec de la céruse ou des poudres à base de perles orientales, est sublimé par de magnifiques bijoux.
    A cette période de beauté ultime succède la Réforme, nouveau règne de pudeur, où la coquetterie redevient "promise aux feux de l'enfer". Mais les femmes se révoltent, et ouvrent l'ère à de véritables folies cosmétiques. Le siècle des Lumières s'annonce.
    Repère :Pour obtenir un teint transparent, Lucrèce Borgia (1480-1519) utilisait un onguent réalisé à base de lait de femme et d'huile d'olive, dans lesquels étaient mélangées des paillettes d'argent et des perles finement broyées. 

    DU SIÈCLE DES LUMIÈRES À LA RÉVOLUTION

    A la Cour du Roi Soleil, les femmes se réunissaient en salon et mettaient en avant leur coquetterie de façon spectaculaire. Fardés avec du safran et autres pollens de fleurs, les visages étaient devenus intenses, et les chevelures se montraient sous des formes jamais imaginées jusqu'ici: de véritables chefs d'oeuvres démesurés, savamment ornés d'une multitude d'accessoires.Les hommes aussi se prêtaient à ce jeu quasi-surnaturel, qui continua - mais de façon moins démesurée - sous Louis XV.
    Ce n'est qu'à la fin du XVIIIe siècle que la beauté redevint plus "sage", et enfin accompagnée d'une meilleure hygiène. C'est aussi à ce moment-là qu'on se rendit compte de la toxicité de certains composants des cosmétiques utilisés depuis déjà longtemps: plomb (céruse en particulier), mercure, zinc, arsenic, et les produits de maquillage furent enfin pris en main par de vrais professionnels, qui les mirent en vente dans des boutiques. Le règne du "Paris des Parfumeurs" commençait.
    Repère :La Marquise de Pompadour (1721-1764) utilisait des masques renfermant du miel battu avec de la crème fraîche, et rafraîchissait son visage avec de l'eau de cerfeuil tonifiante. 

    DU ROMANTISME À L'ÈRE INDUSTRIELLE

    Arrivé à la fin du XVIIIe siècle, le mouvement intellectuel et artistique nommé Romantisme donna naissance à une mode triste et même morbide. Dans la classe bourgeoise, il était bien vu d'avoir l'air malade, et le meilleur goût de l'époque s'associait à un teint blafard. Les hommes adoptaient un look de dandy, tandis que les femmes s'ingéniaient à blanchir leur teint, et allaient même jusqu'à bleuir leurs cernes à l'encre pour les rendre plus visibles... Le maquillage des lèvres, considéré alors comme du plus mauvais goût, était réservé aux actrices de théâtre et aux prostituées. Les seuls produits de beauté "autorisés" étaient le tout nouveau cold cream et la glycérine.
    Cette tendance, qui dura jusqu'à la fin du XIXe siècle, ne s'adressait pas aux "gens du peuple", trop occupés aux tâches ouvrières harassantes de l'ère industrielle en pleine explosion. Résultat: tout le monde avait mauvaise mine, et les parfumeurs se désolaient...
    Repère :L'écrivain Gustave Flaubert (1821-1880) invente le personnage malheureux d'Emma Bovary, à laquelle il attribue des propos tels que: "J'ai le regard penché sur les mousses de moisissure de l'âme". 

    LE 20ème SIÈCLE

    Après les privations apportées par la Première Guerre Mondiale, tout commence vraiment dans les années 20, avec les progrès de la chimie. Ceux-ci permettent de commercialiser des cosmétiques qui s'adressent très vite à toutes les femmes, et les stars d'Holywwod servent incontestablement aussi de modèles. Grâce au cinéma, le rouge à lèvres Rouge Baiser obtient un succès fabuleux dans les années 30. C'est aussi à ce moment-là que les frères Revson et Charles Lachman inventent un vernis à ongles qui tient vraiment et fait briller les ongles, bien au-delà des Etats-Unis: le Revlon Red*, qui sera très vite assorti au rouge à lèvres du même nom. Ce nouvel attrait pour les ongles maquillés permettra à Peggy Sage de lancer ses produits dès la fin de la seconde guerre mondiale. C'est aussi dans les années 40 que le maquilleur fétiche des stars d'Hollywood, Max Factor, lance les premiers pan-cakes. Il s'agit de fonds de teints très couvrants et fortement colorés, qui pourtant descendent sans complexe dans la rue.
    Cette mise en avant des produits de maquillage par le cinéma est accompagnée par les prouesses du design et du stylisme: tout devient beau et (presque) accessible à toutes ! Dans les années 70, les produits de maquillage s'allègent, grâce notamment à la micronisation de leurs pigments colorants et à de nouvelles textures plus fines. Les versions waterproof lancées par des marques comme Revlon et Mary Quant ont déjà fait leurs preuves, et les produits de soins donnent aussi envie d'être plus belles et de rester jeunes. Très vite, la mode va donner le ton aux tendances "maquillage": deux fois par an, un nouveau look sera proposé aux femmes, suivies de près par les hommes qui eux aussi se prêtent de plus en plus à l'envie de plaire. L'ère des fashion victims est née, avec la complicité des médias et des peoples.

    * Revlon vient de la "contraction" des noms Revson et Lachman
    Repère :Les modèles du 20e siècle: mystérieuse comme Greta Garbo (années 30), chic comme Jacqueline Kennedy ou au contraire sexy comme Marilyn Monroe (années 60), "bête de mode" comme Twiggy (années 70), fashion victim comme Madonna (années 80), ou encore ambassadrice du luxe comme Carole Bouquet (années 90). 

    LE 21ème SIÈCLE

    Nouveau siècle mais aussi nouveau millénaire: l'envie de nouveautés étonnantes est plus forte que jamais, et le secteur de la beauté est sollicité sans relâche par les femmes en quête de soins performants et de maquillages innovants. Mais l'époque est également stressante et polluée, et donne envie d'un retour évident à la nature. Ceci a été bien compris par les chercheurs de l'industrie cosmétique qui associent à leurs prouesses hightech des actifs beauté naturels, issus de plantes souvent exotiques et vraiment attirantes. Ces performances ont su transformer les séances de soin et de maquillage en vrais moments de plaisir, pendant lesquels l'agréable est plus que jamais joint à l'utile. Pour le plus grand bonheur de toutes et bientôt tous, puisque les hommes sont de plus en plus nombreux à prendre soin de leur visage et de leur corps.

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